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1 septembre 2012

Chapitre 26




Les mois avaient passé, ce matin là, je me préparais pour mon union. Dans quelques heures, j'allais être unie à celui que j'avais choisi et devenir la reine de ce royaume. Depuis la veille, il m'était interdit de voir mon futur époux. Encore une fois pour respecter la tradition. Perdue dans mes pensées, je me surpris à jouer avec ma bague. Mon futur époux me l'avait offerte pour nos fiançailles, le soir de mon anniversaire. Il m'avait conduite dans un endroit merveilleux, au sommet d'une montagne. De là-haut, nous étions au-dessus des nuages. Nous avions regardé mes étoiles longuement puis le soleil se lever. Alors que l'astre pointait son nez et teintait le ciel de merveilleuses couleurs rouges, orangées et jaunes, il s'était mis à genoux devant moi et avait fait apparaître un petit écrin.
Les préparatifs de notre union étaient terminés. Tout ce que je savais, c'était qu'un endroit verdoyant avait été aménagé pour l'occasion mais je n'avais pas eu le droit de m'en approcher.
Notre union aurait lieu à la tombée de la nuit et c'est avec appréhension et impatience que j'attendais le déclin du jour depuis ce matin. L'absence de mon bien-aimé ne rendait ce moment que plus difficile.
Trois coups brefs furent frappés à ma porte.

- Entrez.

Rachelle pénétra dans ma chambre une grande housse de protection écrue à la main et l'accrocha à la porte de la salle de bain.

- Il est l'heure de vous préparer princesse.

- Je suis toute à toi Rachelle. Ris-je. Mon fiancé est-il déjà prêt ?

- Oui princesse, je l'ai croisé en train de faire les cent pas.

Nous allâmes dans la salle de bain où j'ôtai mes vêtements, de derrière le paravent que j'avais fait installer, et elle me passa mes sous-vêtements en dentelle blanche. Rachelle m'aida à nouer le corset puis me passa ma robe par la tête. La première partie était en soie blanche satinée, près du corps, elle dessinait à merveille mes formes et sa traîne s'étirait derrière moi. Son large col flottant retombait sur la seconde partie, une sorte de manteau aux longues manches amples, en fine dentelle blanche, elle aussi et nouée par un lacet d'en dessous de la poitrine jusqu'à la taille.
Rachelle m'aida ensuite à enfiler mes chaussures et nous nous installâmes à la coiffeuse. Là, elle refit quelques-unes de mes anglaises et posa un tour de tête en or blanc et perles nacrées. Elle me maquilla légèrement et avant qu'on ne sorte, elle accrocha mon long voile fin et en fit passer une partie devant mon visage. Il était si long, qu'il recouvrait la totalité de ma robe. S'il n'avait tenu qu'à moi, je ne l’aurais pas porté mais une fois de plus la tradition avait pris le dessus.
Nous sortîmes ensemble, Rachelle tenant la robe pour ne pas que je me prenne les pieds dedans.
Mon père m'attendait dans le petit jardin, c'était lui qui allait me conduire jusqu'à mon futur époux. Il portait un ensemble Bordeaux et blanc. Il m'accueillit avec un grand sourire et me prit dans ses bras.



- Merci Rachelle. Ça va aller maintenant.



- Bien princesse. Me dit-elle avant de rebrousser chemin.



- Prête ma chérie ?



- Oui. Papa ?



- Oui ?



- Il est là, n'est-ce pas ? Il m'attend et il va s'unir à moi ?



- Oui chérie, il est bien là, ça doit faire une heure qu'il tourne en rond comme un lion en cage.



- Allons-y alors.



Nous nous remîmes en chemin et je découvris que tout un chemin de pétales de rose, entouré de photophores en verre avait été créé. C'était de toute beauté. Lorsque nous arrivâmes à l'entrée de la clairière, je le vis. Plus je m'approchais de mon futur époux plus mon cœur accélérait sa course. Il était si beau dans sa tenue de marié. On lui parla à l'oreille et il se retourna aussitôt vers moi.
Nous nous arrêtâmes avant de traverser les rangées de chaises blanches et fleuries. La reine se tenait debout, à l'autre bout de l'allée sur une estrade où une arche fleurie avait été montée.
Mon père releva mon voile et m'entraîna avec lui. De part et d'autres, des centaines de visages me regardaient avancer. Manquant de défaillir, je me concentrai sur le visage de mon bien-aimé. Lorsque nous fûmes près de ce dernier, mon père lui confia mes mains. Il les prit entre les siennes et nous nous tournâmes vers la reine qui fit signe aux invités de s'asseoir avant de prendre la parole.



- Nous sommes ici pour unir votre princesse à l'élu de son cœur. Sous vos regards, ils vont prêter serment, devenir mari et femme mais aussi vos souverains.



Son discours dura un moment. Perdue dans les prunelles de celui à qui j'allais m'unir, je ne fis pas attention que je devais prendre la parole.



- Johanna ?



- Pardon ?



- Veux-tu toujours le prendre pour époux ?



- Oui. M'écriai-je, déclenchant quelques murmures.



- Et toi Lewën, acceptes-tu de faire de notre princesse ton épouse ?



- Oui Votre Majesté.



- Par le lien magique, je vous déclare unis à jamais.



Un lien de lumière s'enroula autour de nos mains unies. Il se sépara en deux parties et se resserra autour de mon annulaire et de celui de Lewën pour former deux alliances lumineuses.



- Vous pouvez créer le lien. Nous lança la reine, un petit sourire en coin.



Lewën et moi ne nous fîmes pas prier pour nous embrasser.
La reine s'approcha ensuite de moi, me retourna vers l'assemblée et de derrière, me plaça une couronne sur la tête.



- Voici votre reine peuple des fées.



Tout le monde applaudit. Mon père s'avança vers Len et fit de même.



- Voici votre roi, élu par votre reine, peuple des fées.



Nouvelle envolée d'applaudissements.



Je me tournai vers Lewën et l'embrassai à nouveau, poussée par une pulsion. Nous avions fini par nous unir malgré tout ce qui c'était mis sur notre chemin et malgré le sort que m'avait lancé la reine avec son parfum lors du bal, pour que je choisisse de manière impartiale celui qui m'accompagnerait tout au long de mon règne.
Lewën m'avait avoué avoir eu la peur de sa vie lorsqu'il s'était aperçu que je l'avais oublié et que lorsque j'avais fait part de mon choix il avait manqué de se sentir mal en voyant mon regard se poser sur mon ex.
Nous sortîmes de la clairière pour nous rendre au château où des tables avaient étaient dressées pour le dîner. Mes parents prirent place auprès de nous ainsi que Will qui représentait la seule famille de Lewën, leurs parents étant décédés. Le dîner fut divin. Je m'étais totalement faite à ma vie au royaume à présent et même si mes amis me manquaient, j'étais heureuse. Mes seuls moments de blues étaient quand je pensais à ma mère, à Sarah. Elle me manquait toujours autant et parfois les moments étaient difficiles.
Lewën et moi dûmes ouvrir le bal. Tout le monde nous regardait valser au rythme langoureux des musiciens. Lorsque la première danse fut terminée, d'autres danseurs vinrent nous rejoindre sur la piste.



- Puis-je t'enlever ? Me murmura Lewën à l'oreille.



- Où comptes-tu m'emmener ?



- J'ai une dernière surprise pour toi, il faut faire vite le soleil va bientôt se lever.



- Déjà !



- Et oui rit-il.



Je n'avais pas vu le temps passer, je m'accrochai à son bras et me laissai conduire par celui qui était enfin devenu mon époux.
Nous sortîmes du château pour monter sur la petite montagne où nous avions l’habitude maintenant de regarder le soleil se lever.



- Ferme les yeux me dit-il une fois que nous fûmes en haut.



J'obéis, le cœur battant, me posant mille et une questions sur ce que me réservait encore Lewën.



- Ouvre les yeux princesse.



- Len, c'est magnifique !



Au dessus de nous, flottaient des centaines de petits lampions blancs. Et un tapis de pétales de roses rouges s'était formé sous nos pieds. Une mélodie presque irréelle se fit entendre avec douceur.
Lewën me regarda, un petit sourire en coin. Il préparait encore quelque chose, j'en étais persuadée. Je le vis mettre un genou à terre avant de river son regard pétillant au mien.



- Je sais que nous sommes déjà mariés, mais je sais aussi combien tu es habituée aux traditions humaines. Je t'avais demandé ta main et offert cette bague que tu portes à merveille et aujourd'hui, je voudrais que tu acceptes ceci.



Il me tendit un petit écrin rectangulaire. Je l'ouvris et fus stupéfaite d'y découvrir deux anneaux.



- Des alliances...



- Nous portons les anneaux de lumière mais je voulais que tu portes une vraie alliance comme le veut la coutume humaine. Ma reine, acceptez-vous cette alliance en gage de mon amour et de ma totale dévotion ?



- Oui, rien n'aurait pu me faire plus plaisir. Tu sais toujours me surprendre et trouver ce qui me comble de bonheur.



- Nous ne faisons plus qu'un, c'est facile pour moi.



- Je t'aime, dis-je dans un souffle.



- Je t'aime aussi et je te jure par cet anneau amour et fidélité à jamais.



Il me passa le bijou au doigt. Je pris l'autre et le lui passai autour du doigt.



- Par cet anneau, je te jure amour et fidélité à jamais.



Nous nous embrassâmes et regardâmes l'astre se lever.
Les mains de mon époux me pressèrent avec ferveur contre lui. Je sentais son cœur battre lui aussi, c'était à celui qui battrait le plus vite. Nos baisers devenant de plus en plus passionnels, notre désir prenant le dessus, Lewën nous télé-transporta directement dans ma chambre.



- Comment as-tu fait ça ? demandai-je surprise.



- Ton pouvoir est actif maintenant, il renforce le mien.



- Alors je peux faire de la magie moi aussi ?



- Oui, je t'apprendrai si tu veux.



- Oui, mais pas maintenant, nous avons beaucoup mieux à faire.



- Vraiment, me dit-il le regard espiègle.



Pour le lui prouver, je le fis basculer sur le lit qui était juste derrière lui et me mis au dessus de lui le souffle court.
Lewën m'attira à lui et m'embrassa tendrement avant de me faire tourner et de prendre place au dessus de moi. Il maintenait mes poignets par dessus ma tête d'une main, et de l'autre parcourait les lignes de mon visage, de mon cou. Je frissonnais sur le passage de ses doigts, je sentais le désir m'envahir, pour la première fois nous n'avions pas à nous retenir, nous pouvions laisser libre cours à nos envies, au besoin du corps de l'autre. Je déboutonnai un à un les boutons de sa chemise et la fis glisser le long de ses bras pour que mes mains puissent parcourir son torse, je voulais découvrir chaque parcelle de peau de Lewën. Je me redressai ensuite, Len me laissa faire et se mit à genoux devant moi en achevant d'ôter sa chemise alors que dans la même position, je délaçais la dentelle de ma robe avant de la faire glisser.



- Peux-tu m'aider, lui demandai-je fébrile.



Il s'avança et tout en déposant de doux baisers dans mon cou fit descendre la fermeture de ma robe. Il se recula ensuite et se remit dans la même position. Il était merveilleux et mon amour pour lui me guidait vers l'inconnu. Sous la faible lueur de la lune, je fis glisser ce qu’il restait de ma robe qui tomba sur mes hanches. Len n'osait pas s'avancer vers moi, pourtant je pouvais sentir sa frustration de se retenir de la sorte. Je l'invitai d'un sourire et ma peau me brûla à mesure que ses doigts parcouraient ma peau nue. Ses lèvres fiévreuses parcoururent mon corps avec douceur et avidité.
Au fil de nos étreintes, nos âmes et nos corps s'unirent à jamais tout comme notre amour l'avait été par nos alliances sur la montagne.



À mon réveil, je me sentais merveilleusement bien. En paix avec moi-même, pleine d'une énergie nouvelle et prête pour une nouvelle vie. J'ouvris les yeux sur le corps nu et parfait de Lewën. Il dormait encore tel un nouveau né. Il avait tout d'un ange, le visage détendu et les yeux clos. Je ne pus retenir plus longtemps mon besoin de le toucher, et enroulée dans le drap de satin, je me rapprochai de lui avant de tracer du bout du doigt les contours de sa mâchoire.



- Déjà réveillée me dit-il sans ouvrir les yeux.



Surprise, j'enlevai ma main.



- Ne crois pas pouvoir m'échapper. Me lança-t-il en se jetant sur moi, fixant son regard au mien.



- Je ne voulais pas te réveiller, désolée. Dis-je souriante.



- C'est impardonnable, rit-il avant de m'embrasser avec fougue.



Nous refîmes l'amour avec douceur, passion et tendresse et restâmes blottis l'un contre l'autre durant toute la journée. Nous passâmes trois jours extraordinaires seul à seul dans mes appartements, à discuter, nous câliner, Lewën se chargeant de nous faire apparaître de quoi nous répondre à notre faim.
Ce soir là, la nuit était déjà tombée depuis quelques heures. Len et moi étions sur le lit et faisions une partie d'échec lorsqu'on frappa à la porte.



- Ne bouge pas mon amour, je m'en occupe, me dit Lewën en se levant. Et ne triche pas.



Je reconnus la voix de Will. J'entendis la porte et vis Lewën revenir dans la chambre tout sourire.



- Will a une surprise pour toi.



- Vraiment ?



- Il attend dans le salon.



Je me levai et filai voir ce que mon beau-frère m'avait préparé.



- Bonjour ma reine dit-il tout sourire. Je suis content de voir que vous allez bien, rit-il.



- Bonjour Will. Je suis moi aussi très contente de te voir. Et d'ailleurs, ce n'est pas parce que je suis ta reine à présent que tu dois oublier de me tutoyer et de m'appeler Johanna.



- Bien.



- Lewën m'a dit que tu avais une surprise pour moi ?



- Oui.



- Dis-moi vite...



- Et bien, Je te propose d'ouvrir la porte tout simplement.



Je pris Lewën par la main et l'entraînai avec moi jusqu'à l'entrée. Il se plaça dans mon dos et m'enlaça par la taille. Hésitante, je mis la main sur la poignée et ouvris la porte.
Mes yeux s'écarquillèrent et refusèrent de croire ce qu'ils voyaient. Je sentis ma tête tourner et mes jambes devenir toutes molles. J'eus juste le temps de sentir les bras de Lewën se resserrer sur moi et me porter avant de perdre connaissance.



- Johanna, Johanna...



J'ouvris péniblement les yeux. J'étais étendue sur l'un des canapés. Ma tête reposait sur les genoux de Lewën. Face à moi, le visage de Will et près de lui, Sarah, ma mère était là. Étais-je en train de rêver ?



- Ma...Maman...c'est bien toi ?



- Oui chérie.



- Oh Maman. Dis-je en me jetant dans ses bras.



Nous restâmes un long moment blotties l'une contre l'autre.

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