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12 mai 2012

Chapitre 10




Forte de ma décision, je poursuivais ma vie comme je le souhaitais. J'avais décidé d'ignorer tout ce que Lewën m'avait révélé. D'ignorer les voix, les histoires de princesse, de protecteurs, de lutin...
Un mois était passé, je m'étais débarrassée de mes béquilles et j'avais passé ces quatre semaines à éviter Lewën. Nous ne nous étions pas disputés mais j'avais du mal à comprendre pourquoi nous n'avions pas le droit d'être ensemble si nous le souhaitions tous les deux. La situation ravissait Méloé et Stella d'une part car je passais tout mon temps libre avec elles et d'une autre, il avait du mal à me savoir mal mais c'était mon choix, et je l'assumais même si une petite part de moi frémissait quand je voyais celui que mon cœur avait choisi. À quoi bon continuer d'espérer alors qu'il m'avait rejetée deux fois de suite alors que Marin était toujours là pour moi lui et n'attendait qu'une chose, que je le laisse me séduire.

- Coucou! Me sortit de ma rêverie Stella.
- Salut. Lui dis-je à mon tour.
- Tu viens toujours avec Mélo et moi chercher ta robe demain ?
- Oui, oui.
- Tu as choisi ton cavalier ?
- Non. Je ne sais pas à qui demander.
- Mais c'est samedi soir!
- Je sais.

Le bal dont me parlait mon amie, était le bal de la Saint Valentin, célèbre fête des amoureux et célèbre bal de notre lycée et le seul où c'était aux filles d'inviter leur cavalier. Stella avait invité son petit ami, logique, Méloé avait choisi un garçon de son groupe de lecture, un certain Jérémy et moi...Et bien moi, je mourrais d'envie d'inviter Lewën mais à quoi cela servirait-il puisque nous ne pouvions pas être ensemble ? Être avec lui à la soirée de l'amour, connaissant la situation serait vraiment pathétique.

- Pourquoi pas Lewën ?
- Non, impossible.
- Marin alors.
- Peut-être...Pourquoi pas...
- C'est décidé, au déjeuner, tu iras lui demander et demain nous irons acheter nos robes. C'est génial ! S'exclama-t-elle.

Lorsqu'elle vit entrer Marin dans le réfectoire, Stella ne put s'empêcher de me donner un coup de coude dans les côtes pour me prévenir.



- Vas-y....allez...


Je me levai et allai voir Marin. Si je n'y allais pas, Stella ne me lâcherait pas. Espérant qu'il n'avait pas encore était invité et qu'il accepterait de m'y accompagner.

- Salut ! Lui dis-je gênée.
- Salut. Tu vas bien ?
- Oui, oui et toi ?
- Ça va merci.

Un silence gênant s'installa. Je n'osais pas lui poser ma question. Pourquoi m'intimidait-il soudainement ? Depuis le début, un petit jeu verbal s'était installé entre nous, l'un comme l'autre aimions avoir le dernier mot et là je me retrouvais comme une idiote.

- Tu voulais quelque chose ?
- Oui, je voulais te demander si ...

Je m'arrêtai, voyant Lewën entrer à son tour dans la cantine. Mon cœur s'affola. Pourquoi fallait-il que je m'attache à un garçon qui ne voulait pas de moi ? D'un côté je l'avais lui, charmant, mystérieux partageant ma nature même si je me refusais d'y croire vraiment mais qui soutenait qu'on n'avait pas le droit d'être ensemble et de l'autre côté, Marin, toujours gentil, prévenant et qui ne se cachait pas d'être sous mon charme. Pourquoi s'obstiner à vouloir aller dans le mauvais sens ? Et puis, peut-être que si je rendais Lewën jaloux, il changerait d'avis...



- Que voulais-tu me demander ?
- Si tu voulais bien m'accompagner au bal samedi soir.



Je vis Lewën fixer sur nous son regard sombre, mon plan semblait marcher, un instant je pus voir sur son visage une expression de tristesse. Il ne nous quittait pas des yeux, et semblait attendre la réponse de Marin presque aussi impatiemment que moi.



- Avec plaisir Johanna.
- Super, à samedi alors !
- Je passerai te prendre vers vingt heures, ça t' ira ?
- Parfait.
- Tu m'excuses, je suis attendu.
- Oh, oui, pas de problème.



Marin me fit son plus beau sourire et se dirigea vers une table où tout un groupe l'attendait. Je m'apprêtais moi aussi à rejoindre mes copines lorsque je sentis qu'on m’attrapait par le bras. Je me retournai vivement ce qui me fit me retrouver face à Lewën.



- À quoi tu joues ?
- De quoi tu parles ?
- Je parle de ton petit manège avec Marin.
- Je lui ai juste proposé de m'accompagner au bal, je ne vois pas ce qui te gêne.
- Tu ne pourras pas t'unir à un humain, que feras-tu quand à tes dix-huit ans tu devras faire ton choix et qu'il sera amoureux de toi ?
- Jaloux ?
- Non, je trouve juste injuste de le faire miroiter alors que vous n'avez aucun avenir.
- Alors pas d'avenir avec toi, pas d'avenir avec lui...c'est bon...tu sais quoi ? Tu vas aller la voir ta reine et tu vas lui dire que j'en veux pas de son trône !
- Ne cries pas comme ça, tout le monde va t'entendre.
- Et toi arrête de me dire ce que je dois faire.



Lewën m'entraîna dans les couloirs, il ne s'arrêta que lorsqu'on fut à l'écart de tout le monde.



-Écoute, je n'ai peut-être pas utilisé la meilleure façon pour t'annoncer tout ça, mais je ne peux rien y changer.
- J'ai décidé de poursuivre ma vie sans tenir compte des derniers faits.
- Tu ne peux pas nier ce que tu es. Nous avons besoin de toi.
- Il suffira d'élire une nouvelle reine tout simplement.
- Ça ne marche pas comme ça Johanna. La reine n'a eu qu'un enfant, toi, et c'est pour ça que ton père t'a conduite chez toi et t'a élevée comme une humaine.
- Tu ne le connais pas ?
- Si Johanna, si. Ton père est retourné auprès de la reine, son temps dans le monde des humains était fini.
- Mon père est mort dans un accident de voiture à cause de moi, rien à voir avec ton monde cette fois !
- Je n'avais pas à te le dire mais bon, c'est trop tard. J'ai l'impression qu'avec toi ce que je suis est remis en question chaque minute. Ton père n'est pas mort Johanna, simplement, l'existence des fées dans le monde des humains est limitée, le jour de leurs cinquante ans, elles doivent rejoindre notre monde.
- Mon père n’avait pas cinquante ans ! Répliquai-je en colère.
- Ici non, mais souviens toi de ce que je t'ai dit à ce sujet.



« Nous ne vieillissons pas à la même vitesse que les humains » Voilà ce qu'il avait dit. Une différence de quatre ans existait entre les deux espèces et par conséquence, mon père avec ses quarante six ans avait atteint ses cinquante ans réels.



- Si ce que tu dis est vrai, pourquoi ne m'a-t-il pas tout expliqué avant de s'en aller ? Sait-il dans quelle détresse il nous a laissées ma mère et moi ? Sait-il combien j'ai été malheureuse, combien ma mère l'a été ?
- C'est pour ça que je me suis montré avant tes dix-huit ans, pour ça et pour t'éviter d'aller dans les bois évidemment.
- Je ne comptais pas y pénétrer.
- Ne me mens pas Johanna, je t'ai vue avancer dans les bois le jour où ta mère t’a surprise et où vexée tu es partie en courant.
- Comment sais-tu ça ? Tu ne vivais pas encore ici.
- Mais je veillais déjà sur toi. Je suis arrivé ici quelques semaines avant l'accident de ton père, c'est lui qui m'a donné ma mission exacte, je ne devais sous aucun prétexte te révéler ta nature avant que tu n'aies l'âge de t'unir. Mais l'autre soir, j'ai eu de gros doutes sur les bienfaits de te tenir loin de nos histoires de peuple alors je suis allé les voir et je leur ai demandé conseil.
- Tu es allé voir mon père ?
- Oui, et la reine aussi.
- Je pourrais le revoir si j'allais là-bas ?
- Oui, bien sûr.
- Est-ce que si j'accepte de devenir reine, je pourrai emmener ma mère avec moi ?
- Non Johanna. Les humains ne sont pas admis dans notre monde, elle devra rester ici.
- Mais ça va la tuer si je l'abandonne.
- Tout a été prévu Johanna, le jour de ton départ, la mémoire de ta mère et de tout ceux qui t'auront connue sera effacée.
- Ils vont tous m'oublier ?
- Presque tous, nous ne pouvons rien faire contre les liens amoureux, si Marin est vraiment amoureux de toi à ton départ, il ne t'oubliera pas, pour lui tu auras disparu. Tu imagines s'il parle de toi et fait des recherches, les gens vont le croire fou.
- C'est juste pour ça que tu me dis que je ne peux pas sortir avec lui ? Ce n'est donc pas de la jalousie...
- Je m'assure juste que tu saches exactement dans quoi tu t'engages.
- Je comprends...



Je tournai les talons et partis, sentant mes larmes submerger mes yeux et couler le long de mes joues. J'avais l'impression que mon cœur se brisait en deux. Chaque jour de nouvelles informations m'étaient révélées, chaque jour elles m'éloignaient de ma vie et me rapprochaient d'une nouvelle existence dont je ne voulais pas. Difficile de se dire que dans un peu plus de trois mois, tout le monde allait m'oublier. Ils agiraient tous comme si je n'avais jamais existé, Méloé et Stella oublieraient tous les moments merveilleux que nous avons passé toutes les trois chez les unes et les autres. Erwan oublierait notre histoire notre amitié et notre histoire d'amour. Seul Marin pourrait se souvenir, mais le voulais-je vraiment ? Comment pourrais-je être égoïste au point de le laisser m'aimer et perdre la tête après mon départ ? Et ma mère, elle allait elle aussi m'oublier, oublier combien je l'aimais, oublier toute ces années passées ensemble avec mon père. Je me sentais si malheureuse à ce moment qu'au lieu d'aller en cours, je me faufilai dehors et courus jusqu'à chez moi.
Comment mon existence pouvait-elle avoir tourné ainsi ? Il y avait quelques mois encore, j'étais l'adolescente la plus heureuse qui soit. J'avais un père et une mère qui m'aimaient et se préoccupaient de moi, j'allais au lycée contente d'apprendre de nouvelles choses, je retrouvais mes amies avec qui je rigolais bien, et j'avais Erwan, mon ami d'enfance devenu mon petit ami par la force de nos sentiments et le premier avec qui j'avais fais l'amour. Je me souvenais de ce moment de tendresse avec beaucoup de nostalgie. Ce soir là, je pensais qu'il n'y aurait jamais d'autre garçon dans ma vie, qu'Erwan et moi irions à l'université ensemble, que je l'épouserais dans une merveilleuse robe blanche, avec une grande traîne et que je lui dirais oui devant l'ensemble de nos familles et de nos amis. Ce samedi soir là, ses parents étaient partis rendre visite à des amis et il m'avait invitée à passer la soirée avec lui. J'avais eu l'autorisation. Je devais ensuite aller dormir chez Stella et mes parents en avaient profité pour s'offrir un petit séjour en amoureux. À mon arrivée chez Erwan, nous étions montés dans sa chambre comme nous le faisions à chaque fois que je venais, il n'y avait aucune arrière pensée. Mais cette fois-ci, en entrant, j'avais découvert la pièce baignée dans une nouvelle ambiance, lumière tamisée, petite musique d'ambiance, encens libérant de doux arômes. Erwan avait tout préparé pour que nous passions une soirée romantique. Un baiser en entraînant un autre, nous avions fini par nous glisser sous les draps et par faire l'amour. Il avait fait preuve d'une extrême douceur et alors que toutes les filles parlaient de leur première fois comme d'un échec, moi j'y pensais toujours comme un instant magique et merveilleux. Encore maintenant alors que nous étions séparés.
Comment tout ça pouvait avoir tourné au désastre ? Aujourd'hui, je me retrouvais princesse des fées, bientôt reine et bientôt mariée. J’étais bien trop jeune pour être unie à qui que ce soit. J'avais envie de vivre, de découvrir, d'explorer et de rencontrer l'homme avec qui je voudrais me poser, créer un foyer, avoir des enfants. Je voudrais que ma mère me voit murir, passer mon diplôme, vieillir, devenir femme puis mère. Toutes ces choses qu'elle allait rater me torturaient. Je me sentais aussi triste et vide qu'après la disparition de mon père. J'allais perdre ma mère et tous ceux que j'aimais. De grands sanglots me submergèrent. Je me laissais aller à ma tristesse la tête blottie dans mon oreiller.









****






Vers seize heures, la sonnette de la porte retentit. Je n'y répondis pas, ma mère avait ses clefs, ça devait donc être Lewën qui voulait s'assurer que je n'étais pas allée dans la forêt.
Ça insista un long moment, puis la sonnette finit par se taire. Soulagée, je m'assis sur mon lit. Je ne voulais voir personne, et encore moins ma mère. Qu'allais-je lui dire ? Devais-je lui dire quoi que ce soit ? De toute façon, elle oublierait tout alors à quoi bon la rendre triste pour rien ? Comment la regarder en fasse sans lui dire que mon père allait bien, sans lui annoncer qu'en fait, il n'avait pas été tué dans cet accident mais qu'il était simplement retourné dans son monde, dans un monde dont j'ignorais tout mais que j'allais très bientôt devoir rejoindre moi aussi.
Des petits coups à ma fenêtre me firent sursauter. Je m'attendais à voir des petits cailloux y taper mais au lieu de ça, je vis Lewën accroupi sur le rebord. Il tapotait du bout du doigt sur le verre.



- Johanna, laisse-moi entrer s'il te plaît avant que quelqu'un ne me voit ici.
- Non, va-t-en. Rentre chez toi Lewën !
- Je t'en prie, laisse-moi entrer.
- Pars ! Criai-je de nouveau en pleurs.



La fenêtre s'ouvrit sans que ni lui ni moi n'y touchions, le laissant entrer malgré mes demandes.
Lewën s'approcha doucement de moi et me serra dans ses bras.



- Je suis désolé, jamais je n'ai voulu te mettre dans un tel état. J'aurais dû écouter les ordres et ne rien te dire. Tu n'aurais pas souffert de la situation.



Blottie contre son torse, je ne pus dire le moindre mot. Je me laissai simplement aller à mes pleurs, trempant par la même occasion son sweat.



- Pourquoi es-tu venu ici ? lui demandai-je une fois calmée.
- J'étais inquiet pour toi.
- Inutile !
- Johanna, je sais que c'est un grand chamboulement, mais crois-moi, tu seras heureuse. Une vie pleine de grandes choses t'attend.
- Une vie sans amour surtout...je vais perdre tous ceux que j'aime.
- Tu seras unie à celui de ton choix, tu seras heureuse à nouveau.
- Comment pourrais-je choisir quelqu'un alors que mon cœur est déjà pris ?
- Tu dois oublier Marin, Johanna.
- Il ne s'agit pas de lui. C'est un très bon ami, je l'aime beaucoup, et j'aime surtout le fait que je lui plaise et qu'il soit attentionné envers moi. C'est toi que j'aime Lewën, j'en suis certaine.
- On ...
- Je sais, tu ne m'aimes pas.



Il releva mon visage vers lui et plongea ses yeux dans les miens.



- Tu crois vraiment que je ne t'aime pas ?
- Évidemment, sinon pourquoi me rejeter.
- Parce que je n'ai pas le droit de t'aimer. Je ne peux prétendre être l'homme à qui tu seras unie, je te l'ai déjà expliqué. Tu m'as demandé si je n'étais pas jaloux ce midi, et bien tu sais quoi ?



Je fis non de la tête.



- Il n'y a pas un seul moment où je ne suis pas jaloux de ceux qui t'entourent. Je suis jaloux d'Erwan qui a eu le droit de te tenir dans ses bras, je suis jaloux qu'il ait pu goûter à tes baisers, à la douceur de tes lèvres. Je suis jaloux de Marin, que tu sers dans tes bras, jaloux que ce soit lui qui t'accompagne à ce bal des amoureux alors que j'aurais voulu le faire parce que je t'aime de tout mon cœur. Mais tu vois Johanna, je suis condamné à t'aimer en silence, à te voir en rencontrer d'autres et à t'unir à l'un d'eux. Et le pire dans tout ça, c'est que tu ne t'es même pas aperçue que j'étais tombé amoureux de toi dès nos premiers mots échangés.



J'étais sous le choc des paroles de Lewën. Je n'aurais jamais soupçonné qu'il tenait tant à moi.



- Tu as bien dit qu'un baiser échangé m'unirait à celui de mon choix ?
- Oui, enfin c'est un peu comme une promesse d'amour éternel, l'être surnaturel qui recevra un baiser de toi, recevra la promesse d'un amour sincère et de partager l'union ainsi que son royaume quand le jour sera venu.



Je me mis sur la pointe des pieds afin que mon visage soit à la hauteur de celui de Lewën. Mes lèvres étaient si près des siennes que je sentais sa respiration chaude sur ma peau.



- Ne fais pas ça me lança-t-il dans un murmure.
- Donne-moi une seule bonne raison de ne pas t'embrasser.
- Tu rencontreras bientôt des hommes de ta condition qui pourront t'offrir tout ce dont tu rêveras.
- Je n'ai pas besoin de ça. Une autre raison ?
- Jamais une princesse ne s'est unie à son protecteur.
- Et bien il faut croire, que je serai la première.
- Que va dire la reine ? Elle refusera cette union et comme le lien entre nous sera créé tu ne pourras plus t'unir à un autre. Qu'adviendra-t-il ?
- Elle n'aura d'autre choix que d'accepter mon choix.
- Ne fais pas ça murmura-t-il à nouveau.
- Tu m'aimes ?
- Oui.
- Tu m'aimeras toujours ?
- Quoi qu'il arrive.



Je fermai les yeux, et avec une douceur extrême, je plaquai mes lèvres fiévreuses contre son doigt qu'il avait posé entre nos deux bouches. J'ouvris les yeux, mi déçue mi soulagée de ne pas vraiment être devant mon futur époux.



- Je ne veux pas gâcher ta vie. Tu choisiras celui que tu voudras le moment venu, prends le temps de réfléchir.
- Dans deux mois, je n'aurai pas changé d'avis.
- Dans deux mois on avisera.
- M'aimeras-tu toujours ?
- C'est pour ça que tu voulais tout précipiter ?
- Non! Bien sûr que non. Je voulais juste partager ce baiser avec toi.
- Il n'y aura pas d'autre fille dans ma vie, crois-moi. Je serai toujours dévoué à ma princesse.



Je lui souris. Nous n'avions pas partagé ce baiser mais je ne baissais pas les bras. Si je n'étais pas prête à être unie pour la vie, j'étais certaine de vouloir être avec Lewën. Même si ce fameux lien n'était pas créé entre nous comme il l'aurait été après un baiser Lewën et moi nous étions quand même rapprochés. Nous nous installâmes sur mon lit et discutâmes longuement, jusqu'à ce que ma mère rentre.



- Johanna, Stéphanie Randall, tu as intérêt d'être là et malade. Hurla ma mère en entrant.
- Johanna Stéphanie. Répéta-t-il en souriant.
- Tu ferais mieux de te cacher si tu ne veux pas en prendre pour ton grade.
- Où ?
- Je ne sais pas moi....sous le lit...vite elle arrive.


J'avais totalement oublié que j'avais quitté le lycée sans explications. Le directeur avait dû appeler Sarah à son boulot. Je sentais les rapproches me tomber dessus. L'angoisse me prit, qu’allais-je pouvoir lui dire ? Mon téléphone vibra, c'était un message de Lewën. Je le lus alors que j'entendais les pas de ma mère dans les escaliers. Il me demandait pourquoi j’étais stressée subitement. Je lui expliquai que ma mère arrivait et qu'elle n’était pas contente à cause du lycée. J'envoyai tout juste mon message lorsque ma mère entra.



- Peux-tu me dire pourquoi tu as quitté les cours sans prévenir ? Me lança ma mère de l'embrasure de la porte.
- Je...j'ai été prise d'une crise d'angoisse.
- Vraiment ?
- Je suis désolée Maman que tu te sois inquiétée.
- Comment te sens-tu ?
- Mieux. Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'irai m'excuser auprès du directeur dès demain matin.
- Bonne idée et ne t'avise pas de recommencer. J'étais morte d'inquiétude. En plus tu n'as même pas répondu sur ton portable.
- Plus de batterie. Dis-je en lui montrant le téléphone que j'avais éteint pour ne pas être dérangée.
- Je vais préparer le dîner.



Ma mère redescendit et Lewën put sortir de sa super cachette.



- Plutôt cool ta mère!
- J'aime pas lui mentir.
- Tout sera bientôt réglé Johanna.
- Tu ne comprends pas, je ne peux pas partir sans lui dire au revoir.
- Tu veux tout lui révéler ?
- Je ne sais pas encore. Je voudrais tout lui dire et pouvoir l'emmener avec moi.
- Impossible.
- Je dois essayer. Je pourrais peut-être aller voir mon père et cette reine. En leur expliquant je suis certaine qu'ils accepteront.
- Tu ne peux pas entrer dans notre monde encore, c'est trop tôt.
- J'en ai marre. Criai-je.
- Johanna ? Tout va bien ?
- Oui, oui Maman.
- Écoute, je peux y aller pour toi.
- Tu ferais ça ?
- On s'est presque embrassés alors oui, je peux et surtout je veux le faire pour toi. Je vais aller plaider ta cause à ta place. Je ferai du mieux que je peux. Tu n'as qu'à écrire une lettre où tu leur dis tout ce que tu as à dire et demain matin, j'irai leur lire et appuierai ta demande.
- Merci.
- Johanna, je ne te promets rien. Je ne sais pas si cela est vraiment possible et s'ils accepteront.
- Oui, mais tu essaies et c'est le principal.



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