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3 mars 2012

Chapitre 1




J'étais en train de regarder les premiers flocons de neige tomber par ma fenêtre, lorsque je les entendis pour la première fois depuis longtemps. Je les avais déjà entendues m'appeler lorsque j'avais cinq ans puis à de nombreuses reprises mais Papa m'interdisant formellement d'aller dans la forêt, elles avaient fini par cesser. Quelques années plus tard, je les avais entendues à nouveau. J'avais essayé, une fois, en m'avançant vers l'orée du bois de savoir d'où elles venaient exactement, je devais avoir treize ou quatorze ans mais mon père m'avait fait promettre de ne jamais mettre les pieds là-bas et encore moins seule. Je l'aimais tellement que je ne m'étais pas permis de lui désobéir, je n'aurais surtout pas voulu le décevoir. Une fois de plus, elles avaient cessé et voilà que maintenant elles recommençaient. Je me suis toujours demandé qui elles étaient, comment elles connaissaient mon prénom et ce qu'elles me voulaient. Tant de questions qui n'avaient jamais trouvé de réponses.
J'ouvris la fenêtre en grand et tendis l'oreille, laissant le froid glacial de l'hiver pénétrer instantanément ma chambre et le vent faire voler mes longs cheveux blonds.
Johanna !


- Qui êtes-vous ? Me mis-je à hurler.


Johanna, viens.


- Qui êtes-vous ? Répétais-je.
- Johanna, chérie, tu as appelé ?
- ...
- Pourquoi refuses-tu de me parler ?


Johanna, viens et la douleur disparaîtra.


Cette fois je ressentis de la peur, je ne me l'expliquais pas mais ces voix m'inquiétaient plus qu'elles ne me donnaient envie de les rejoindre. Et pourtant, j'aimerais tellement que la douleur disparaisse, que le trou béant à la place de mon cœur se comble et me laisse respirer et vivre. Je refermai la fenêtre et me dirigeai droit vers la porte, une main sur la clef et l'autre sur la poignée.


- Johanna, ma chérie, je t'en prie, pourquoi as-tu crié ?


Mes larmes continuaient de couler le long de mon visage. Moi qui prenais tellement soin de moi avant, je devais être horrible à faire peur. J'imaginais ma peau lisse et sans défaut à présent marquée, mes yeux bleus pétillants de vie gonflés et cernés. Je n'avais pas ouvert ma mallette à maquillage depuis tellement longtemps que j'en avais presque oublié sa présence sur ma coiffeuse.

- Jo...s'arrêta-t-elle aussitôt.


Je sentais que je devais lui ouvrir, je sentais la détresse de ma mère mais elle ne me serait d'aucune aide face à la mienne. Au contraire, je risquais d'accentuer la tristesse en lui parlant de ces voix qu'elle a toujours refusé. Mon père aurait su quoi faire lui face à ces appels qui venaient des bois, il m'avait toujours cru contrairement à ma mère. Je reculais de deux pas. À quoi me servirait de lui ouvrir, de lui parler des voix, de lui dire qu'elles étaient revenues alors que ma mère n'y avait jamais cru. J'avais besoin de réconfort, de soutien, de conseils pas de son regard inquiet face à ce qu'elle prenait pour de la folie.



- Johanna, parle-moi !
- Ça...ça va maman.
- Oh ma chérie, qu'elle bonheur d'entendre enfin le son de ta voix.


Je pouvais comprendre qu'elle réagisse ainsi, même moi je fus surprise sur le coup, d'entendre sa résonance. Je n'avais pas dit le moindre mot depuis si longtemps. J'en aurais presque souris de l'avoir fait, le son de ma voix me réchauffant un peu de l'intérieur. C'était comme si j'avais repris mon souffle, comme si une nouvelle bouffée d'oxygène avait rejoint mes poumons.



- Tu vas bien ? Pourquoi as-tu crié ? Ouvre-moi ma chérie, je t'en prie.


Je tournai la clef, j'entendis le cliquetis du verrou se déverrouillant. J'allais pour la première fois depuis deux mois voir le visage de ma mère. Je n'ouvris pas la porte immédiatement. Chaque jour je prenais bien soin d'attendre qu'elle parte pour prendre le plateau, de peur de la voir pleurer et que la réalité me saute à la gorge. Je refusais fermement tout contact avec cette réalité que je rêvais de fuir. Qu'allait-il se passer si elle franchissait le seuil ?
Ma mère ne poussa pas la porte et attendit que je la lui ouvre. Une fois entrouverte je reculai de quelques pas. Elle me demanda si elle pouvait entrer et une fois que je lui en eus donné l'autorisation elle poussa doucement la porte et pénétra dans la pièce. Je découvris une femme toujours aussi grande mais très amaigrie, sur le coup je me demandai même comment ses jambes pouvaient encore la porter. Visiblement, elle m'obligeait à manger mais n'appliquait pas cette contrainte à elle-même. Ma mère avait beaucoup changé, son visage si parfait d'autrefois avait laissé place à une lividité presque cadavérique, à de grosses cernes creusées et sombres qui lui soulignaient ses si merveilleux yeux bleu-vert d'autrefois et à présent éteints. Eux qui du temps où ma famille était heureuse brillaient constamment. Même sa sublime chevelure blonde avait disparu, ses cheveux étaient devenus ternes et fourchus. Elle les gardait d'ailleurs attachés alors qu'avant ils se balançaient au rythme de ses mouvements délicats.

- Maman...

- Oh Johanna, je suis si...


Ma mère ne termina pas sa phrase et fondit en larmes. Tout ce que j'appréhendais se déroulait à présent et je ne pouvais rien faire, je ne pouvais plus reculer. J'étais face à la réalité, j'avais remis les pieds dans le monde réel si cruel était-il en ce moment. Je craquai à mon tour et me jetai dans ses bras en pleurs. Nous restâmes toutes deux un long moment dans les bras l'une de l'autre à pleurer.

- Tout va bien aller ma chérie, je t'assure que maintenant tout va bien aller.

- ...


Je n'avais pas la force de lui répondre, j'avais mis les pieds dans la réalité et je devais dès à présent y faire face. Cela était difficile mais je comprenais qu'à présent c'était nécessaire. Vu l'état de ma mère, elle avait besoin de moi et de mon soutien.

- Je ...je sais maman.

- Il fait froid ici chérie !
- J'ai ouvert la fenêtre.
- Tu as raison, il faut aérer. Me lança-t-elle en me caressant les cheveux sans me quitter du regard. Et si nous descendions prendre un thé toutes les deux ?


Je lui fis oui de la tête, enfilai mes chaussons et l'accompagnai dans les escaliers jusqu'à arriver dans la cuisine. Comme je l'avais pressentie la vérité me fit mal - très mal - mais je devais être forte pour elle. C'était certainement ce que mon père aurait voulu, que l'on soit forte, que l'on se soutienne et que l'on avance toutes les deux. Je sentais les larmes couler sur mes joues mais fis mine de ne pas le remarquer et ma mère eut la délicatesse d'en faire de même. Elle s'affaira et déposa devant moi une tasse fumante de son délicieux thé aux fruits rouges.

- Merci maman!

- De rien chérie...


Je restai là, face à ma mère dans le silence. Nous nous regardâmes simplement. Nous apprenions à nous réapproprier l'image que reflétait l'autre. Car je ne me faisais pas d'illusion, elle devait elle aussi se rendre compte de mon changement. Par moment, elle me souriait et je tentais de lui rendre son sourire du mieux que je pouvais.
Puis, alors que la nuit commençait à tomber elle me demanda si je souhaitais diner avec elle. J'hésitai un court instant puis finis par accepter. Je pris même l'initiative de mettre la table, mais au moment où je posai la seconde assiette et m'apprêtais à en ajouter une troisième, une crise de larmes me submergea, je fis mon maximum pour que ma mère ne s'en aperçoive pas. C'est alors que l'assiette m'échappa des mains et vint se briser sur le carrelage blanc de la cuisine. Je me mis à genoux devant les morceaux de porcelaine et les sanglots regorgèrent d'intensité et cette fois je ne fus pas assez forte pour les contenir.

- Ce n'est rien Johanna, ce n'est rien. Me réconforta-t-elle en s'abaissant près de moi et en m'enlaçant dans ses bras amincis. Je sais que ça fait mal, que tu ressens comme un immense vide, qu'il te manque. C'est légitime Johanna, tu aimais beaucoup ton Papa. Moi aussi je ressens tout ça, il n'y a pas une seconde où je ne pense pas à lui où il je ne me dis pas que tout ceci est injuste mais c'est comme ça. C'est une terrible épreuve que nous devons surmonter pour lui et surtout pour nous.


- Je suis désolée Maman, pardon de t'avoir abandonnée de la sorte aussi longtemps.

- Ne t'en fais pas ma chérie, le principal c'est que tu sois là maintenant, je vais prendre soin de toi et on va y arriver.
- Moi aussi, je vais prendre soin de toi. Visiblement tu t'es négligée toi aussi mais c'est fini maintenant.


Elle me sourit.

- Bon, qu'est-ce qu'on mange ce soir ? La questionnai-je afin de ramener un peu de légèreté à cette ambiance si pesante et douloureuse.

- Que dirais-tu d'un bon plat de spaghettis à la carbonara ?
- Parfait !
- Johanna...pourquoi as tu crié tout à l'heure ?
- Il y avait une araignée sur le rideau mentis-je.


Ma mère s'en aperçu immédiatement car ce n'était pas dans mes habitudes de le faire.

- Depuis quand, demandes-tu leur nom aux araignées ? Me demanda-t-elle avec légèreté.

- Je les ais entendues maman, elles ont recommencé à m'appeler.
- Qui...les voix que tu entendais quand tu étais petite ?
- Oui, elles veulent que je les rejoigne. Elles disaient qu'il était temps et que la douleur disparaîtrait si je le faisais. Je sais que tu n'y as jamais cru mais j'ai besoin de ton soutien, Papa me croyait et me soutenait lui, il faut que tu me crois Maman, elles me font si peur !

- J'avoue que je me suis toujours montrée distante face à ces voix. J'ai toujours pensé que ton père avait tort de rentrer dans cette histoire, que s'il ne l'avait pas fait tu aurais cessé d'y croire toi aussi mais chaque fois que vous en parliez, il me racontait tout et même si nous n'étions pas d'accord sur la conduite à tenir, il m'avait convaincue. Alors si tu me dis les entendre, c'est que tu les entends. Je ferai tout ce que je peux pour t'aider et te soutenir. Il y a forcément une raison à ça.


- Merci Maman...



Nous nous relevâmes et après un nouveau câlin, ma mère se remit à la cuisine. Je pris le balai et ramassai les débris de porcelaine blanche.
Quand le diner fut prêt ma mère nous servi et c'est dans un silence horriblement lourd que nous commençâmes à manger. Enfin je me contentais pour le moment de bouger ma fourchette dans mes pâtes, les enroulant autour et les laissant en glisser. De temps en temps, j'avalais un lardon ou une nouille mais sans grand appétit. C'était si dur de partager ce repas sans lui, sans ses blagues idiotes ou sans qu'il me taquine au sujet d'Erwan, mon petit ami, enfin c'est ce qu'il était avant, maintenant cela avait dû changer depuis. Je crois que si c'était le cas, je ne lui en voudrais même pas. Je n'ai ni donné de nouvelles, ni répondu à ses appels et encore moins accepté de le voir depuis l'enterrement de mon père où il était présent et nous avait énormément soutenues moi et maman. Je n'étais même plus certaine de savoir comment l'aimer après ça.

- Tu ne manges pas ?

- Ça a du mal à passer.
- Que dirais-tu de dîner dans le salon plutôt ?
- Tu disais que ce n'était pas fait pour manger !
- Il va falloir qu'on se trouve de nouvelles habitudes pourquoi ne pas commencer par le lieu du dîner?
- Tu es sûre ?
- Certaine oui.
- Ok !


Je pris mes couverts et suivis ma mère dans le salon. Je déposai mon assiette sur la table basse et m'assis sur le tapis rouge et glissai mes jambes sous le plateau de verre. Ma mère alluma la télévision et mit la chaîne des informations.
Cela faisait si longtemps que je n'avais pas regardé le petit écran que même les nouvelles de la région me parurent intéressantes. Un journaliste parlait de l'ouverture de la nouvelle bibliothèque municipale, l'ancienne étant vraiment petite et ne contenant pas plus de deux milles ouvrages, tous styles confondus. Les sujets se poursuivirent jusqu'à laisser place au film. Ce soir, il s'agissait d'une comédie romantique et je devais avouer que je n'avais pas le cœur à la regarder.

- Je vais monter maintenant.

- Vraiment ? Tu as à peine touché à ton assiette.
- Oui, je sais mais je n'ai pas très faim et j'ai besoin de me retrouver un peu seule dans ma chambre.
- On se voit demain n'est-ce-pas ? Me demanda-t-elle visiblement inquiète que je ne me renferme dans ma bulle.
- Oui, réveille-moi et je descendrai déjeuner avec toi.


Elle m'embrassa et me laissa rejoindre mon refuge après avoir vidé mon assiette dans la poubelle et l’avoir mise dans l'évier.
Je remontai l'escalier, mais en passant devant la chambre de mes parents un nœud se forma au milieu de ma gorge. Je mis la main sur la poignée et ouvris la porte. Je m'attendais à sentir son odeur mais rien, c'était comme s'il n'avait jamais vécu ici. D'un pas hésitant je m'approchai de son placard - pour sentir l'un de ses vêtements - et l'ouvris. Il n'y avait plus rien. Pas le moindre pantalon, pas même une chemise de boulot sur un cintre. Je me tournai avec hâte et dans ma précipitation pour rejoindre ma chambre je fis tomber le vase de ma grand-mère qui était posé sur la commode. Ma mère entendit le bruit qu'il fit en rebondissant sur le parquet avant de se briser et monta à toute vitesse.

- Johanna ...

- Je passais devant votre chambre et j'ai eu besoin de sentir la présence de Papa avouai-je les larmes aux yeux. J'ai...je...comme je ne percevais rien, j'ai voulu prendre un de ses tee-shirts, je suis allée dans son placard et ...Je ne pus finir ma phrase, car cette fois mes sanglots me submergèrent.
- Et tu as vu qu'il était vide. Oh ma chérie, je suis si désolée, cela a dû te choquer.
- Où sont-elles ?
- Je les ai mises dans des cartons au garage, je ne supportais plus de les voir. Tu comprends ? Reprit-elle. Ça me faisait bien trop mal.
- Je comprends, mais ça fait tellement...
- On va y arriver Johanna, je te promets qu'on va s'en sortir.

Finalement, je me couchai auprès de ma mère et passai toute la nuit blottie comme un bébé dans ses bras. Sa présence me réconfortait et je pus pour la première fois depuis les deux derniers mois dormir sans être réveillée par mes cauchemars.


                                                                       

                                                                               ***





À mon réveil, ma mère était déjà levée, ça me faisait vraiment bizarre d'être dans le lit de mes parents et très vite mes pensées allèrent vers mon père, mais avant d'être submergée par les larmes je me levai, enfilai mes chaussons et descendis voir ma mère. Elle préparait le petit déjeuner, exactement comme elle le faisait par le passé.

- Bonjour chérie, bien dormi ?

- Oui et toi ?
- Tu as beaucoup bougé mais j'étais contente que tu sois avec moi alors oui, ma nuit a été bonne. Que veux-tu manger ?
- Juste un café merci.
- Johanna, un petit effort s'il te plaît.
- D'accord un café et un muffin s'il y en a mais ne m'en demande pas trop, laisse-moi le temps de reprendre mes marques.
- Promis me dit-elle avec un grand sourire, me tendant mon gâteau, une tasse fumante et un verre de jus d'orange en prime.
- Maman...râlai-je.
- C'est juste quelques vitamines, s'il te plaît Jo.
- Ok, mais pas plus.
- Promis. Que vas-tu faire aujourd'hui ?
- Je ne sais pas encore et toi ?
- Je dois aller travailler mais je serai là pour le déjeuner. Nous sommes lundi, peut-être pourrais-tu faire un tour au lycée?
- Maman ... je ne pense pas être prête à ça.
- Ça te ferait du bien de retrouver tes amies pourtant.
- Je vais y retourner, promis mais pas aujourd'hui.
- Passe au moins prévenir le directeur que tu comptes revenir.
- Maman !
- Peut-être qu'alors tu pourrais faire un petit tour juste pour t'aérer, tu es restée si longtemps enfermée. Va chercher tes amies à la sortie des cours, allez prendre un café.
- Maman !

Elle me regardait avec un regard implorant de me reprendre.


- Oui, je pense que je vais faire ça. Dis-je simplement.


Ma mère but son café, prit sa mallette et partit travailler. Elle était agent immobilier dans sa propre agence située au centre ville. Me retrouvant à nouveau seule à la maison je décidai de m'occuper l'esprit afin de ne pas trop avoir le temps de réfléchir.

Pour commencer, je me rendis dans ma salle de bain, pris une bonne douche. Je passai un jeans et un tee-shirt tout simplement. Je pris un élastique sur ma coiffeuse et me fis une queue de cheval pour ne pas être gênée par mes cheveux. Ensuite je pris l'aspirateur et fis le ménage à l'étage. De tout nettoyer m'occupa un bon bout de la matinée, jusqu'à ce que les voix reprennent. Je les ignorai un moment, jusqu'à ce que...

Johanna, tu devrais nous rejoindre plutôt que de nettoyer

Viens donc avec nous, ce sera bien plus drôle !

J'en avais vraiment assez de les entendre. Sur un coup de tête, je descendis dans le jardin.


Viens Johanna, un petit effort !


Je gelais sur place. Qu'elle folle je faisait, je n'avais même pas pris la peine d'enfiler un bonnet et une écharpe, seul mon manteau me coupait un peu du froid. C'est d'un pas hésitant que je me dirigeai vers la barrière qui clôturait la maison et séparait le jardin de l'entrée de la forêt. Je les entendais toujours, elles voulaient vraiment que j'entre dans les bois et que je réponde à leurs appels mais qu'est-ce que j'allais découvrir après les avoir rejointes ? Qu'allait-il se passer ? Allais-je aller mieux ? Ça devait forcément être dangereux puisque mon père me l'avait toujours interdit !


Il n'est plus là Johanna, tu peux à présent faire ce que tu veux.

Toi seule peux décider à présent.
Viens nous rejoindre ! Ta place est près de nous.

Lisaient-elles dans mes pensés ? D'une main peu assurée je pris la poignée du portillon, appuyai dessus et le poussai. J'avais à peine une dizaine de pas à faire pour atteindre l'orée.

- Johanna ! Que fais-tu ?

- Rien lâchai-je surprise par la voix de ma mère. Je voulais juste...
- Aller dans les bois ?
- Non ! Enfin, pas plus loin que l'entrée du chemin je t'assure. Je les ais entendues une fois de plus et je voulais juste voir si je les entendais mieux en étant un peu plus près du bois.
- Johanna, je ne les entends pas mais je veux bien te croire lorsque tu me dis que quelqu'un t'appelle seulement si ton père t'interdisait d'y aller, il devait avoir de bonnes raisons.
- Tu crois que je suis folle ? Lui demandai-je inquiète.
- Non, non Jo, mais si tu en éprouves le besoin, tu pourrais peut-être en parler à quelqu'un d'étranger à nous.
- Tu veux que j'aille voir un psy !

Elle te croit folle Johanna, nous non, viens avec nous.



- Ça suffit criai-je. Je n'irai nulle part ! Ni voir ton psy car je ne suis pas folle, ni vous rejoindre hurlai-je en direction des bois pour les mêmes raisons.

Et je rentrai en courant dans la maison. Ma mère m'appela à plusieurs reprises mais finit par prendre son déjeuner seule. J'étais bien trop furieuse qu'elle m'ait cru aliénée pour descendre manger avec elle. Ce n'est qu'en entendant la porte se refermer après son départ que je descendis.

Le ménage étant fini, je me mis à tourner en rond un bon moment. Je me mis devant la télévision mais il n'y avait rien de bien intéressant comme bien souvent, je pris alors un roman mais je n'arrivais pas à me mettre dedans non plus. J'étais restée tellement longtemps dans mon état de larve devant ma fenêtre que je ne savais même plus comment occuper ma journée autrement. Je finis par mettre mon manteau, mon bonnet et mon écharpe de laine et prendre mes clefs qui n'avait pas bougé depuis que je les avais jetées sur la tablette après l'enterrement de mon père et sortis.
Je dois avouer que j'étais tentée d'aller voir d'où provenaient les voix mais d'un autre côté elles m'inquiétaient. Je décidai alors de ne plus y faire attention, d'ignorer leurs appels et d'aller faire un tour en ville.

1 commentaire:

Sandrine a dit…

salut j'aime beaucoup ton histoire. je suis impatiente de connaître la suite. c'est vrai qu'à 30 ans on a le droit d'être fan du fantastique.
félicitations et à bientôt pour la suite